Je m'appelle Valérie Alloin, j'ai 52 ans, je suis divorcée et j'ai 2 enfants de 19 et 24 ans. Depuis quelques années, je m'intéresse au développement personnel. Je suis un cours de techniques artistiques qui me permet de découvrir différentes techniques de peintures, dessins ou d'arts plastiques. Ça permet une complète déconnection. De formation hôtelière, j'aime également pâtisser, amener de la douceur à mes proches, et  moi-même par la même occasion. Les voyages sont pour moi une source d'inspiration bien que je ne me sois jamais permise de grands projets, ce voyage à la réunion serait un premier pas vers la réalisation d'un rêve.

J'ai entendu parler de votre projet une première fois au début de la maladie via une thérapeute qui est allée à un de vos événements.

L'idée d'un projet de ce genre m'a tout de suite attiré mais je me suis dit que ce n'était pas le moment.

Il y a quelques semaines, lors de nos marches nordiques avec l'essentiel, Baudouin m'a parlé de ce projet qui débutait. 

Cette idée du projet me challenge dans plein de domaines... mais c'est en sortant de sa zone de confort que l'on grandit et que l'on se sent Vivant...

En ce qui concerne mon parcours à travers la maladie, je côtoie cette maladie depuis mon enfance. Ma maman a eu son premier cancer à 32 ans et suite à une récidive elle est décédée à 46 ans. Le lendemain de ses funérailles nous apprenions que mon frère de 16 ans à l'époque, avait un ostéosarcome. Malgré les conséquences, il va bien aujourd'hui. J'ai découvert cette maladie à travers les souffrances que certains traitements ont causés à mes proches. Longtemps, j'ai craint cette maladie mais aussi ses traitements.

En novembre dernier, suite à un contrôle annuel on me recontacte afin de faire des examens complémentaires le lendemain, mais je ne m'inquiète pas, c'est la seconde fois et l'année précédente ils n'ont rien trouvé. Le lendemain, de retour à l'hôpital : échographie, biopsie et puis l'attente.

Je me souviens de l'appel au boulot, où on me dit que je dois venir d'urgence le jour même chez ma gynécologue. Je ris et je dis à la personne au téléphone que je comprends que ce ne sont pas de bonnes nouvelles mais que on n'est pas à un jour près, C'était un jour de grève, je devais ramener mon fils, des réunions prévues, je n'allais pas tout arrêter comme ça... Sur son insistance, je me réorganise et me rends au rdv. La nouvelle n'en était pas vraiment une car j'avais compris, par contre une fois le diagnostic posé, je me suis retrouvée dans un tourbillon. La prise en charge, les rdv d'examens à  intégrer au planning professionnel, ça a été la course jusqu'aux vacances de Noël, où j'arrive épuisée. On m'opère le 30/12, je sors le 31.

Je me sens chanceuse d'avoir été dépistée tôt, je vais avoir droit à 15 séances de radiothérapie mais pas de chimio en perspective, ce qui me rassure.

Après l'opération, j'ai l'impression que c'est derrière moi, dans ma tête je vais pouvoir reprendre le boulot tout de suite après le traitement, "c'est juste quelques minutes dans une machine, c'est pas douloureux, on ne voit pas vraiment d'effets".

Au fur et à mesure, j'ai vu mon énergie s'évaporer et je n'ai pas su reprendre fin avril comme je l'imaginais, ensuite l'hormonothérapie a débuté avec ses effets secondaires que j'essaie d'atténuer au mieux (homéopathie, acupuncture).

Fin juillet, j'ai repris à mi-temps, j'essaie de prendre soin de moi quand je ne travaille pas mais l'énergie n'est pas toujours présente.

La manière dont je traverse cette phase de ma vie me donne un sentiment d'illégitimité par rapport à votre projet. 

Cependant, je réalise que la vie m'envoie des messages depuis quelques années maintenant, chaque épreuve m'a permis de me reconnecter un peu plus à moi-même, divorce, burn-out qui débouche sur un licenciement, nouveau job, promotion qui nécessite un énorme investissement, stoppé net par la maladie.

Je réalise que je me suis trop souvent fait passer en 2ème, après le boulot, la famille, ce qui m'a donné la force et le courage d'avancer et je les en remercie.

Je me suis améliorée avec les années mais je lutte tous les jours contre mes automatismes. J'ai pris des dizaines de kilos au fil des années, je n'ai parfois plus d'énergie après les obligations journalières.

Dernièrement, j'ai entamé un parcours de remise en forme avec diététicienne, kiné afin de me reprendre en main et me permettre de me mettre en priorité.

Je lutte tous les jours contre ces voix intérieures qui me disent "tu n'as pas eu grand chose, as-tu le droit d'être dans ce type de projet?" "Tu ne vas pas y arriver, c'est trop dur" "tu es trop réservée pour ce type de projet", 

Mais aujourd'hui, ce projet est à mes yeux un moteur pour me concentrer sur moi, mes besoins, mes envies, ma santé. 

Je dois apprendre à "me" consacrer autant d'énergie que j'en donne pour les autres. 

Le cancer tel que je viens de le vivre est une épreuve identique à d'autres épreuves passées mais ces épreuves n'ont de sens que si elles nous permettent de grandir et d'évoluer.

Je souhaite faire taire mes peurs et mes vieilles croyances, découvrir de nouvelles personnes, échanger et partager cette expérience unique.

Je suis convaincue que ce défi sera un tremplin vers une nouvelle version de moi-même avec moins d'obligations et plus de Vie, d'Envie

Marie-Thérèse